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Toutes les infos sur notre conférence à la convention Jonetsu 1.0

22 mars, 2015 dans Conférences, France, Site

homuragatari Jonetsu est une jeune convention créée par l’association Nijikai et axée sur la pédagogie et l’apprentissage des rouages des animes et des mangas. Le centre et énorme point fort de la convention sont la tenue de conférence par des professionnels et des amateurs, dans le but d’apprendre et informer au public sur l’envers peu connu du décor.

Et comme vous pouvez vous en doutez, nous allons présenter une conférence sur le studio SHAFT.
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Studio-SHAFT présentera une conférence à la convention Jonetsu !

16 février, 2015 dans Conférences, France, Site

yuno what is it Chers lecteurs de Studio-SHAFT.fr, vous aviez pu remarquer une légère baisse d’activité sur le site depuis plusieurs semaines. Outre un manque de temps chronique et une actualité peu dense, l’équipe du site vous préparait en cachette une petite surprise dans la propagation de la connaissance shaftienne : une conférence à la toute nouvelle convention Jonetsu qui se tiendra les 28 et 29 mars 2015 à Paris.

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Conférence « Y a-t-il un pilote chez SHAFT ? » (partie 6)

15 février, 2015 dans Articles, Conférences, Site

Jonetsu est une jeune convention créée par l’association Nijikai axée sur la pédagogie et l’apprentissage des rouages des animes et des mangas. Le point central de la convention est la tenue de conférences par des professionnels et des amateurs, dans le but d’apprendre et d’informer le public sur l’envers peu connu du décor.

Cette page est la sixième et dernière partie d’une retranscription (avec quelques précisions rajoutées) de la conférence présentée le samedi 28 mars 2015 à la convention Jonetsu.

Conclusion

Après avoir vu et présenté près d’une décennie de production shaftienne, il est l’heure de commencer la conclusion [de cette conférence].

SHAFT est donc un studio renommé pour ses choix de mise en scène, parfois impossibles à réaliser en réalité, mais très souvent visuellement marquants. Ces particularités sont nées de débuts difficiles, où les idées et les ruses ont permis au studio d’être à la hauteur de son ambition malgré des moyens limités. Ils ont exacerbé les visions et les particularités des membres du staff aux mises en scène et aux gimmicks déjà présents.
Ces astuces techniques et même caches-misère sont, à la base, l’œuvre d’un trio de réalisateurs et animateurs surnommé team SHINBŌ par les fans. Cependant, ce style SHAFT a évolué selon les ajouts et touches personnelles des divers staffs qui ont été formés au studio.
Akiyuki SHINBŌ ne réalisant plus de séries depuis longtemps, il occupe depuis de nombreuses années le rôle de formateur et de superviseur. Les assistants-réalisateurs, aujourd’hui cités à leur plus juste valeur en tant que réalisateurs à part entière, sont responsables des animes qu’ils réalisent ; tandis que SHINBŌ ne les conseille ou ne les aide que sur quelques points essentiels, en plus de les avoir formés.
Certains ont quitté le studio après plusieurs années de travail et emporté avec plus ou moins de réussite les manières de mise en scène shaftiennes, d’autres sont restés et ont pris du galon, et enfin des nouveaux ont pris le relais dans ce studio à l’organisation et au style atypiques. Mais chacun a influencé d’une manière ou d’une autre le style SHAFT, dans cette organisation peu commune où le pilote n’en est pas vraiment un, si tant bien est qu’il y a un pilote commandant l’appareil et des copilotes tenant réellement le manche.

 
Remerciements à l’association Nijikai pour nous avoir permis de réaliser ce dossier et cette conférence, à Kabu dont l’aide nous a été précieuse (c’est lui qui a trouvé le titre de la conférence), et aux différentes sources (non exhaustives) dont nous nous sommes inspirés spécialement pour la conférence :
Sakugabooru
Camonte
Puella Magi Wiki
Someanithing

Vous pouvez également retrouver le texte de cette conférence dans les articles individuels du site, notamment les biographies. Bientôt.

Conférence « Y a-t-il un pilote chez SHAFT ? » (partie 5)

15 février, 2015 dans Articles, Conférences, Site

Jonetsu est une jeune convention créée par l’association Nijikai axée sur la pédagogie et l’apprentissage des rouages des animes et des mangas. Le point central de la convention est la tenue de conférences par des professionnels et des amateurs, dans le but d’apprendre et d’informer le public sur l’envers peu connu du décor.

Cette page est la cinquième partie d’une retranscription (avec quelques précisions rajoutées) de la conférence présentée le samedi 28 mars 2015 à la convention Jonetsu.

SHAFT de nos jours

Après avoir abordé près d’une décennie de production shaftienne dans les précédentes parties, il est important de faire un point sur la situation de SHAFT de nos jours.

Ainsi, Akiyuki SHINBŌ n’est plus réalisateur sur les séries de SHAFT bien qu’il soit souvent crédité comme tel. Il se contente de superviser les séries et de fournir son aide aux véritables réalisateurs, un travail qui tient presque du rôle de producteur. Pour les connaisseurs, SHINBŌ a la réputation d’être un réalisateur privilégiant une mise en scène faite de peu de moyens mais audacieuse, et donnant quelques fois de bons sakugas étant donné qu’il donne beaucoup de liberté (et finalement plus de temps) aux animateurs pour les scènes importantes.
Le choix de l’avoir gardé crédité en tant que réalisateur sur les séries de SHAFT jusqu’au début des années 2010 avait entre autres un objectif : garantir aux amateurs que le style (SHINBŌ) SHAFT restera tel quel, et donc faire vendre les séries malgré le fait qu’il ne réalise pas. SHINBŌ était devenu une sorte de marque ou label garantissant un minimum de ventes, rassurant les non-initiés que ce style atypique perdurerait sur les multitudes de séries différentes que le studio adaptera.

Depuis 2010-2011, SHINBŌ est plus volontiers crédité en tant que réalisateur-en-chef dans les génériques, terme correspondant mieux au rôle qu’il occupe au sein du studio. Il reste malgré tout un mentor, qui a formé la plupart des réalisateurs de SHAFT, actuels ou non, tels que Tatsuya OISHI, Shin ŌNUMA ou encore Shin.ichi OMATA.

 
Ce changement officiel de nom du rôle coïncide avec un événement qui marquera fortement la politique d’adaptation de SHAFT : l’arrivée de la société Aniplex dans le capital du studio.

Forte de deux précédentes et très réussies coopérations avec SHAFT sur la production des animes Hidamari Sketch depuis 2007 et Bakemonogatari depuis 2009, la société Aniplex, filiale dédiée à la japanimation de Sony Music Entertainement, décide de se mettre davantage en avant avec la production de la quasi-totalité des séries animées de SHAFT entre 2011 à 2015, à commencer par Madoka★Magica.
Projet qu’Akiyuki SHINBŌ et le producteur Atsuhiro IWAKAMI formeront lors de la production d’une des saisons de l’anime Hidamari Sketch, Madoka★Magica est une série diffusée en janvier 2011. Elle connaîtra un succès tel que trois long-métrages verront le jour pour être diffusés au cinéma à travers le monde entier, apportant au studio une reconnaissance aussi bien publique que critique. Au niveau des chiffres de vente de la série TV, la franchise est un des plus gros succès commerciaux jamais connus en matière de japanimation.

aniplex

Ce succès ne fera que renforcer la volonté d’Aniplex de produire des séries avec ce studio, et la société entre alors dans le capital financier de SHAFT, provoquant des restructurations suscitant le départ de certains membres du staff. Parmi ces membres se trouvent des animateurs et réalisateurs formés depuis des années par SHINBŌ, tels que Shin.ichi OMATA (également connu sous le nom de Mamoru HATAKEYAMA) qui avait réalisé des storyboards pour des séries comme Arakawa Under the Bridge, la saison 3 de Hidamari Sketch ou encore Madoka★Magica. Shin.ichi OMATA travaille désormais au studio DEEN, sur des projets tels que Sankarea ou encore Rozen Maiden 2013.
Pour anecdote : ces animateurs, « en chemin » pour DEEN, produiront en janvier 2013 l’anime Da Capo III, dont le studio d’animation a été créé spécialement pour l’occasion. Il porte un nom issu de l’univers de l’anime. Le réalisateur de cette série est Ken.ichi ISHIKURA, qui avait notamment réalisé la saison 3 de Hidamari Sketch chez SHAFT. Une fois chez DEEN, ISHIKURA réalisera Sakura Trick en janvier 2014 et Ongaku Shōjo diffusé fin mars 2015 dans le cadre de l’événement Anime Mirai 2015. Par ailleurs, nous vous recommandons fortement le visionnage d’Ongaku Shōjo, ne serait-ce que pour les dix premières minutes : l’OAV est un résumé absolument pas caché de toutes les caractéristiques visuelles du style SHAFT, à un point quasi-hallucinant.

Ci-dessous à gauche Ongaku Shōjo, à droite Shin Negima?! et Bakemonogatari.

ongaku shojoshin negima
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Après l’entrée d’Aniplex dans le capital et cette deuxième restructuration (la première après l’arrivée de l’actuel PDG Mitsutoshi KUBOTA avait eu lieu fin 2009 avec le départ de Shin ŌNUMA et de quelques autres membres), SHANIPLEX continue d’adapter les Monogatari Series de NisiOisiN et de capitaliser sur les Madoka★Magica avec la trilogie de film. Fin 2013, le studio adapte Nisekoi, manga à succès publié dans le célèbre magazine Shōnen Jump et ayant une fanbase très solide. L’identité visuelle de cette série sera très forte dans un but auto-parodique.

Ces projets traduisent une volonté de SHAFT et surtout d’Aniplex de ne pas prendre de risque : les trois licences Monogatari Series, Madoka★Magica et Nisekoi sont très populaires et assurent ainsi aux producteurs d’Aniplex d’excellents chiffres de ventes en général. Il existe cependant une petite exception à la règle : Sasami-san@Ganbaranai en 2013, qui ne jouit pas d’une aussi grande popularité. C’est même l’inverse.

graphe de ventes shaft

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

En avril 2014, le studio diffuse Mekaku City Actors, série adaptée d’un projet musical vocaloid populaire, le Kagerō Project. Suite à une rencontre avec SHINBŌ, l’auteur du projet Jin se verra attribuer un poste de scénariste sur la série. C’est la deuxième réelle prise de risque pour Aniplex en presque 4 ans (la première étant Sasami-san@Ganbaranai) : le succès de la série n’est au départ pas certain, et SHINBŌ veut mettre en avant dans la production des staffs jeunes et pas forcément issus de SHAFT ou même de l’industrie. Le réalisateur de la série, la nomination de Jin au scénario ainsi que les artistes des illustrations de fin témoignent de cette mise en avant (et prise de risque ?) voulue par le réalisateur-en-chef. Mekaku City Actors rencontrera malheureusement de grandes difficultés de production, comme en témoigne le planning désastreux de l’anime ou le début de l’épisode 9, Ayano’s Theory of Happiness, qui utilise une animation 3D douteuse. La séquence sera entièrement refaite pour la sortie Blu-ray de la série.
Cependant, la série se vend plutôt bien au final, avec une stabilité remarquable autour de 7000 à 8000 Blu-ray vendus en moyenne sur les premières semaines. Ces chiffres sont très fortement liés à la nature de l’anime : il s’agit plus d’une vente de clips musicaux que d’une vente d’anime dite « classique », et la grosse fanbase du Kagerō Project va donc acheter les Blu-rays en masse.

Enfin, l’histoire récente a prouvé qu’il est nécessaire de revenir sur la domination d’Aniplex. En effet, début 2015, SHAFT adapte sa première série TV non produite par Aniplex depuis 2011 : Kōfuku Graffiti, produit par KADOKAWA. Ce projet est nettement moins ambitieux et il n’est pas garanti que le succès soit au rendez-vous. En cela, la production de cette série entre en opposition avec la politique d’adaptation sans risque que menait SHAFT sous le règne d’Aniplex. Ce changement peut traduire une volonté d’indépendance dans le studio, ou un relâchement d’Aniplex au vu des autres franchises à succès encore loin d’être terminés.

Ci-dessous un extrait de Kōfuku Graffiti.

Avec ses prédictions de vente de Blu-ray et DVD peu engageantes, il semblerait que Kōfuku Graffiti soit un échec pour KADOKAWA, l’éditeur du manga et principal investisseur de l’anime. Malgré un mouvement de fond depuis la diffusion de l’anime, avec la sortie de nombreux artbooks et collaborations avec les différents artistes du magazine de prépublication de la série sur le thème de la nourriture, le manga n’a pas connu d’augmentation de vente conséquente pour le principal investisseur.
Néanmoins, Aniplex continuera de collaborer avec SHAFT pour plusieurs années, ne serait-ce que pour arriver aux adaptations finales de la série des romans Monogatari Series.

 
Après s’être intéressé aux séries produites par le studio ces dernières années, nous allons nous pencher sur les animateurs et le reste des (assistants-)réalisateurs phares de SHAFT qui ont contribué à la plupart des séries de ces dix dernières années, avec les extraits et les sakugas qu’ils ont produit.

shin oonuma SHAFT a donc, au fil du temps, accueilli et même produit un certain nombre d’animateurs talentueux, parmi lesquels Shin ŌNUMA, qui quittera le studio en 2009 au cours de la production de la seconde saison de Natsu no Arashi!. Il a rejoint le studio SILVER LINK où il a notamment réalisé Baka to Test to Shōkanjū (visuellement très empreinte de son style shaftien), Tasogare Otome x Amnesia ou encore Watamote. Il est intéressant de noter qu’il occupe désormais au sein de ce studio une place extrêmement similaire à celle de SHINBŌ chez SHAFT : il est plutôt superviseur des séries que réalisateur, et il est d’ailleurs crédité en tant que réalisateur-en-chef sur Kokoro Connect ainsi que sur la deuxième saison de Prisma Illya.
Cependant, ŌNUMA revient temporairement chez SHAFT en 2013 pour réaliser le 3e générique d’ouverture de la série Monogatari Series Seconde Saison, celui de Nadeko, choix compréhensible par le fait qu’il avait aussi été le réalisateur de son générique lors de la première saison, Bakemonogatari.

Ci-dessous un générique de Baka to Test to Shōkanjū storyboardé par Shin ŌNUMA.



 
Parmi les animateurs-réalisateurs de SHAFT se trouve également Naoyuki TATSUWA, connu pour son appréciation des mangas de Kōji KUMETA, dont Sayonara Zetsubō Sensei, adapté par SHAFT, sur lequel il sera assistant-réalisateur et storyboarder très prolifique. C’est également lui qui sera responsable de l’adaptation de Soredemo Machi wa Mawatteiru. Son style se base beaucoup sur l’expressivité des mouvements des personnages.
Après l’entrée d’Aniplex dans le capital du studio et le départ de nombreux animateurs, il sera propulsé réalisateur sur les deux saisons de Nisekoi et sur la série culinaire Kōfuku Graffiti.

Ci-dessous un extrait de Soredemo Machi wa Mawatteiru réalisé par Naoyuki TATSUWA.

 
Du côté des animateurs-clés, l’un des plus importants du studio est l’animateur reconnu Gen.ichirō ABE. Ce dernier travaille chez SHAFT depuis sa restructuration en 2004 et s’est fait remarquer à l’époque par son travail impressionnant sur les scènes de chute dans le ciel de Shin Negima!?. ABE a eu l’occasion de travailler sur beaucoup d’œuvres emblématiques du studio, telles que Hidamari Sketch, les Monogatari Series ou encore Madoka★Magica. Il réalise dans ces œuvres des sakugas d’une qualité impressionnante, dont la principale caractéristique est le détail des mouvements particuliers du corps, des cheveux et des vêtements. Il a également occupé, en de rares occasions, la position de directeur de l’animation, sur des séries telles que Bakemonogatari et Katte ni Kaizō. Il a aussi bossé sur quelques autres séries en dehors du studio, comme l’impressionnant épisode 15 de Gurren Lagann chez le studio GAINAX.

Ci-dessous des extraits de Hidamari Sketch et de Hidamari Sketch x365 animés par Gen.ichirō ABE.


 
Un autre animateur-clé réalise des sakugas très détaillés chez SHAFT : il s’agit de Ryō IMAMURA. Il se fait remarquer par son admirable travail d’animation sur le début du premier épisode de la deuxième saison de Hidamari Sketch. Il réalisera, par la suite, bon nombre des scènes d’action de Bakemonogatari, comme le combat entre Suruga et Araragi ou entre Shinobu et Black Hanekawa. Outre le fait d’être « spécialisé » dans les scènes d’action, IMAMURA est notamment connu pour animer des scènes plus « suggestives », telles que la scène d’habillement de Hitagi ou l’exorcisme de Nadeko dans Bakemonogatari.

Ci-dessous des extraits de Hidamari Sketch x365 et de Puella Magi Madoka★Magica animés par Ryō IMAMURA.


 
Par ailleurs, un duo d’animateurs indépendants revient régulièrement dans les séries de SHAFT : il s’agit de Gekidan Inu Curry. Le duo est composé d’Ayumi SHIRAISHI, ancienne animatrice de GAINAX, et de Yōsuke ANAI, intervalliste au studio de sous-traitance Tanto Dōga. Leur style très particulier est constitué de collages papier en stop-motion sur fonds aux couleurs grotesques, ayant pour inspiration l’animation russo-tchèque. Ils seront introduits au studio SHAFT par Yukihiro MIYAMOTO (un des assistants-réalisateurs de SHINBŌ) afin de travailler sur les génériques des OAV Goku Sayonara Zetsubō Sensei.
SHINBŌ appréciera en particulier leur travail et fera souvent appel à eux par la suite. Ainsi, au cours des années suivantes, ils travailleront successivement sur Maria†Holic, Bakemonogatari, Zan Sayonara Zetsubō Sensei ou encore Hidamari Sketch x SP.
Mais c’est en 2011 qu’ils signeront leur collaboration la plus importante, en participant activement à la direction artistique et à l’animation d’une grande partie de Madoka★Magica, associant alors définitivement leur style graphique à celui de SHAFT.

Ci-dessous des extraits du deuxième film Madoka★Magica et de Maria†Holic animés par Gekidan Inu Curry.


 
Enfin, SHAFT accueillera URA, animateur et réalisateur de génériques de visual novels, qui entrera dans le monde de la production d’animes en réalisant le générique d’ouverture de Nekomonogatari Noir en 2012. Il réapparaîtra à plusieurs reprises sur certaines productions du studio, telles que Monogatari Series Seconde Saison dont il réalise le premier opening ainsi que la scène de la lettre de Hanekawa en 2013 ; Nisekoi en 2014, dont il réalise le second opening ; et enfin Nisekoi:, la saison 2 diffusée à partir d’avril 2015, dont il réalise le premier opening. Parmi ses précédents travaux, on peut notamment citer les génériques de la série de visual novels Grisaia du studio de développement Frontwing.

Ci-dessous des extraits de Monogatari Series Seconde Saison et de Nisekoi animés par URA.


Vers la précédente partie (4)

Vers la prochaine partie (6)

Conférence « Y a-t-il un pilote chez SHAFT ? » (partie 4)

15 février, 2015 dans Articles, Conférences, Site

Jonetsu est une jeune convention créée par l’association Nijikai axée sur la pédagogie et l’apprentissage des rouages des animes et des mangas. Le point central de la convention est la tenue de conférences par des professionnels et des amateurs, dans le but d’apprendre et d’informer le public sur l’envers peu connu du décor.

Cette page est la quatrième partie d’une retranscription (avec quelques précisions rajoutées) de la conférence présentée le samedi 28 mars 2015 à la convention Jonetsu.

Le système SHAFT

Dans le but de former efficacement les employés du studio, Akiyuki SHINBŌ, Shin ŌNUMA et Tatsuya OISHI ont travaillé ensemble pour mettre au point un schéma de mise en scène immédiatement reconnaissable. Ce qui amène à la grande question de cette partie : « qui fait quoi chez SHAFT ? ».
Dans la croyance populaire, SHINBŌ est principalement le seul maître à bord, et les esthétiques de toutes les œuvres pour lesquelles il est crédité réalisateur sont le résultat de sa vision unique. C’est faux.

 
On a brièvement évoqué le rôle de SHINBŌ en tant qu’éducateur et formateur dans les précédentes parties.
Pour mettre les choses au clair : son rôle, dans la chaîne de production chez SHAFT, est dans un premier temps de construire avec ses subordonnés le squelette qui va servir de base à la série, pendant la phase de pré-production. Une fois la production lancée, son “job” consiste en l’encadrement de la mise en scène et la retouche de storyboards. À part quelques exceptions, il ne réalise pas réellement les séries pour lesquelles il est crédité réalisateur.

Mais, quand bien même il passe par des intermédiaires, chose assez courante dans l’industrie, il ne faut pas pour autant croire qu’il se tourne les pouces. Akiyuki SHINBŌ fait partie de ces réalisateurs touche-à-tout, présent dans pratiquement toutes les strates de la production. Contrairement à un certain Kunihiko IKUHARA – dont les inspirations sont les mêmes que SHINBŌ, à savoir la philosophie d’Osamu DEZAKI et, d’une certaine façon, la tradition du studio Tezuka Productions de produire un effet maximal à base d’animation limitée –, SHINBŌ est un touche-à-tout mais ne donne pas spécialement d’ordres. Il encadre le travail des autres staffs et les conseille afin qu’ils aillent au bout de leurs idées sans pour autant imposer sa vision.
Il est par ailleurs important de mentionner qu’il est très ouvert à cette réalité. Il a souligné à de maintes reprises l’importance indispensable de ses équipes dans les qualités de direction qu’on lui prête.

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Générique de Maria†Holic

Du coup, il faut voir du côté des assistants de SHINBŌ, autrefois crédités en assistant-réalisateur et maintenant en réalisateur à part entière, pour trouver les responsables de l’identité visuelle d’un titre en particulier. Et si SHINBŌ a bel et bien un impact non négligeable sur les projets auxquels il prend part, le résultat final est surtout le fruit de la collaboration de diverses influences.
Les cas les plus évidents sont ceux impliquant Shin ŌNUMA et Tatsuya OISHI, les deux autres personnes ayant construit les bases du style SHAFT.

 
Ainsi, la patte visuelle et la mise de scène de Shin ŌNUMA sont assez évidentes à la vision de Pani Poni Dash! ou de Natsu no Arashi!. On y retrouve ses traits particuliers tels que la forte présence de couleurs pastelles (cf. second générique d’ouverture de Sayonara Zetsubō Sensei), la caméra située au-dessus de la tête des personnages, les sources de lumières polygonales et l’utilisation de décors amovibles.

L’extrait ci-dessous de Natsu no Arashi! illustre parfaitement l’utilisation de décors amovibles, tandis que l’image illustre plus nettement la caméra vue de dessus et les sources de lumières polygonales propres à ŌNUMA.



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Chez Tatsuya OISHI, qui rappelons-le a réalisé Bakemonogatari et Hidamari Sketch x365, les particularités de son esthétisme sont encore plus évidentes. Passionné de photographie, son style va de l’utilisation de prises de vues réelles, donc de photos voire d’extraits vidéo, à une direction artistique privilégiant des couleurs plus ternes et des répétitions d’éléments visuels. La présence de cartons informatifs, de nombreuses polices d’écritures différentes, de la colorisation par point Benday (donnant l’illusion de différentes couleurs) et les impressions d’infinité via la répétition d’éléments font également partie de son style.

L’extrait ci-dessous de Hidamari Sketch x365 illustre l’utilisation de photos et de cartons informatifs comme élément de [découpage de] mise en scène, tandis que l’image illustre la colorisation par point Benday – oui, ce sont les points de différentes couleurs.



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Quant au style d’Akiyuki SHINBŌ à proprement parler, si l’on pouvait encore le percevoir dans les premières productions qu’il a dirigé pour le compte de SHAFT, telles que Tsukuyomi -Moon Phase- et Pani Poni Dash!, il a bien vite disparu pour pouvoir laisser les assistants développer leurs propres identités graphiques.
Il se caractérisait par une utilisation très poussée du clair-obscur, des plans à la composition recherchée à l’extrême (que l’on retrouvera d’ailleurs longtemps chez SHAFT dans une version édulcorée), des couleurs uniques pour une scène ou encore l’utilisation d’aplats de couleurs flashy voire épileptiques.

Ci-dessous des images de la série d’OAVs Tenamonya Voyagers et de Yu Yu Hakusho illustrant son identité graphique.

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Comme dans tout système, il y a malgré tout quelques exceptions.
Dans un premier temps, Shin ŌNUMA parviendra à s’émanciper de la direction de SHINBŌ au cours des productions d’ef – tale of memories et de melodies en 2007 et 2008. Il en sera le seul réalisateur et SHINBŌ restera cantonné au rôle officiel de superviseur, même s’il aidera ŌNUMA à storyboarder le deuxième épisode de la seconde saison. Cet événement permettra à ŌNUMA d’établir son propre style de mise en scène, différent de ses co-réalisations avec SHINBŌ. Les scènes de ef reposent souvent sur ses gimmicks, contrairement aux autres séries. Cette indépendance peut également être interprétée comme les prémisses de l’évolution d’ŌNUMA chez SHAFT, qui mèneront à son départ du studio fin 2009.

Enfin, c’est surtout la collaboration de Ryutarō NAKAMURA qui va se poser comme la réelle exception dans cette organisation. Le réalisateur de Serial Experiments Lain y signera en effet deux productions en 2006 et 2007 : la mini-série Rec et le second moyen-métrage The Beautiful World adapté de L’Odyssée de Kino, toutes empruntes de son style, sans qu’aucune autre influence n’y soit détectable.

Vers la précédente partie (3)

Vers la prochaine partie (5)